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Fat Phobia from a Bipoc Lens by Chanelle Taylor Translated by Juliette Jordan

Original illustration by Stephany Victorine

As feminism strives to become more inclusive, there's been a new conversation sparking about fat phobia in relation to people of color. Growing up, I always interpreted fat phobia as a superiority complex, a way for others to put bigger people down and lift themselves up. I thought fat phobia was a societal issue rooted in unrealistic beauty standards, standards that encouraged women to go to extreme lengths to be thin and desirable to men. While all of these explanations of fat phobia are valid, there was one that never crossed my mind— racism.

 

           As a woman of color, I never recognized the correlation between race and thinness. Although I always imagined a white, skinny woman when I thought of the ideal beauty standards, I focused more on white rather than white and skinny. When I recently learned about racism and fat phobia, I felt guilty as a woman of color; I, much like everyone else, have fallen into the trap of wanting to be skinnier. Even Sabrina Strings discusses her experience talking to women who were dieting, and although her Grandmother believed dieting to be a predominantly white issue, “the women [she] interviewed that day were both women of color.” I didn't realize at the time how my desire to be thin was another way of conforming to Eurocentric beauty standards.

 

           In her famous book Fearing the Black Body: The Racial Origins of Fat PhobiaSabrina Strings delves deeper into the history of fat phobia in relation to racism. In an interview with NPR, Strings explains how white people chose to differentiate themselves from black people through dieting. During the Atlantic Slave Trade, there were new rules established encouraging “that women ate as little as was necessary in order to show their Christian nature and also their racial superiority.” These rules were enforced on white women by white men, proving how these ideals were taught earlier on and still influence society today.  

 

There was also a misconception that Black people were “sensuous. They love[d] sex, and they love[d] food. And for this reason, they tend[ed] to be too fat.” The over-sexualization of Black women was all too common during this time, with Sarah Baartman as the best example of this mistreatment. In the article How Thin Privilege and Fat Phobia Uphold White Supremacy Kim Rose states, “for those who do not know the story of Sarah, she was one of two African women who was put on display in a human zoo in Europe because of her physique. Yes, like she was some kind of circus freak.” The fascination and simultaneous disdain for Sarah Baartman is all too common. We see this today through the fetishization of Black women as well as the appropriation of their features.

 

           Continuing this conversation, Charlotte Zoller discusses Fat Phobia and Racism in her Teen Vogue column: Ask a Fat Girl. Upon her research, Zoller discovered that “according to Scientific American, the idea that Black people—specifically Black women—are to blame for being fat goes back as far as racist pseudoscience claiming Black people couldn’t control their ‘animal appetites.’” The animalistic and savage-like portrayals of Black people were common at this time. But, fat phobia is not just an issue for Black women, “Black men—especially tall Black men—are seen as aggressive and threatening, even when their behavior or demeanor does not warrant that assessment.” The problem with fat phobia is that it stigmatizes a certain group of people, causing others to treat them differently. When you add racial stigmatization, the struggles and mistreatment increase tenfold.

 

           There is a common idea I recognized throughout my research that I believe is worth discussing. Through all of these conversations, Strings, Zoller, and Rose emphasize the absurdity of fat phobia justifying racism. Despite the racial stereotypes, Strings proves, “the rates of obesity between African American and white populations are 42.2% for white populations and 49.7% for Black populations…so we're looking at, effectively, a 7-percentage-point disparity between white and Black populations in terms of rates of obesity.” That small percentage confirms that the prominent issue of fat phobia lies in its origins, which strove to be the antithesis of Black. Considering that black people were associated with wider hips, butts, and larger breasts, the desire to be skinny directly correlates to anti-blackness.


With this knowledge, it’s important to understand the inherent racism associated with fat phobia. Not only is fat phobia discriminatory from a size perspective, it’s also discriminatory from a racial lens. Knowing the complexity of fat phobia is vital in order to understand its origins and work to dismantle it. It’s important that we come together to unteach these harmful ideals, ideals that still effect people centuries later, and progress towards a more inclusive society. A society that includes all bodies and all people.


La Grossophobie Vue par les Personnes Autochtones, Noires et de Couleur (PANDC) , par Chanelle Taylor

Traduit par Juliette Jordan

Illustration originale par Stephany Victorine

Alors que le féminisme s'efforce de devenir plus inclusif, une nouvelle conversation s'est engagée sur la grossophobie envers les personnes racisées. En grandissant, j'ai toujours interprété la grossophobie comme un complexe de supériorité, une façon pour les autres de rabaisser les personnes plus grosses et de s'élever eux-mêmes. Je pensais que la grossophobie était un problème de société enraciné dans des normes de beauté irréalistes, des normes qui encourageaient les femmes à faire des efforts extrêmes pour être minces et désirables aux yeux des hommes. Si toutes ces explications de la grossophobie sont pertinentes, il y en a une qui ne m'a jamais traversé l'esprit : le racisme.

En tant que femme racisée, je n'ai jamais réalisé la corrélation entre la couleur de peau et la minceur. Bien que j'aie toujours imaginé une femme blanche et mince lorsque je pensais aux normes de beauté idéales, je me concentrais davantage sur la blancheur que sur la blancheur et la minceur. Lorsque j'ai récemment appris les liens entre le racisme et la grossophobie, je me suis sentie coupable en tant que femme racisée. Comme tout le monde, je suis tombée dans le piège de vouloir être plus mince. Même Sabrina Strings parle de son expérience avec des femmes qui suivaient un régime, et bien que sa grand-mère pensait que les régimes étaient un problème essentiellement blanc, "les femmes qu'elle a interrogées ce jour-là étaient toutes deux des femmes racisées". À l'époque, je n'avais pas réalisé que mon désir d'être mince était une autre façon de me conformer aux normes de beauté eurocentriques.

Dans son célèbre livre Fearing the Black Body : The Racial Origins of Fat Phobia, Sabrina Strings approfondit l'histoire de la grossophobie en relation avec le racisme. Dans une interview accordée à NPR, elle explique comment les Blancs ont choisi de se différencier des Noirs par le biais des régimes. Pendant le commerce triangulaire, de nouvelles règles ont été établies, encourageant "les femmes à manger aussi peu que nécessaire afin de montrer leur nature chrétienne et leur supériorité raciale". Ces règles ont été imposées aux femmes blanches par des hommes blancs, ce qui prouve que ces idéaux ont été enseignés très tôt et qu'ils influencent encore la société aujourd'hui.

On pensait également à tort que les Noirs étaient "sensuels. Ils aimaient le sexe et la nourriture. C'est pour cette raison qu'ils avaient tendance à être trop gros". La sur-sexualisation des femmes noires n'était que trop courante à cette époque, Sarah Baartman étant le meilleur exemple de ce mauvais traitement. Dans l'article " Comment le privilège de la minceur et la grossophobie maintiennent la suprématie blanche ", Kim Rose déclare : " Pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire de Sarah, c'est l'une des deux femmes africaines qui a été exposée dans un zoo humain en Europe à cause de son physique. Oui, comme si elle était une sorte de bête de foire". La fascination et le mépris simultanés pour Sarah Baartman ne sont que trop fréquents. Nous le constatons aujourd'hui à travers la fétichisation des femmes noires et l'appropriation de leurs traits.

Dans le prolongement de cette conversation, Charlotte Zoller aborde la question de la grossophobie et du racisme dans sa chronique de Teen Vogue : Ask a Fat Girl. Lors de ses recherches, Charlotte Zoller a découvert que "selon Scientific American, l'idée que les Noirs, et plus particulièrement les femmes noires, sont responsables de leur obésité remonte à une pseudo-science raciste qui prétendait que les Noirs ne pouvaient pas contrôler leur "appétit animal"". Les représentations animales et sauvages des Noirs étaient courantes à cette époque. Mais la grossophobie ne concerne pas que les femmes noires : "Les hommes noirs, en particulier les hommes noirs de grande taille, sont considérés comme agressifs et menaçants, même si leur comportement ou leur attitude ne le justifie pas". Le problème de la grossophobie est qu'elle stigmatise un certain groupe de personnes, ce qui amène les autres à les traiter différemment. Si l'on y ajoute la stigmatisation raciale, les difficultés et les mauvais traitements sont décuplés.

Il y a une idée commune que j'ai reconnue tout au long de ma recherche et qui, à mon avis, mérite d'être discutée. Dans toutes ces conversations, Strings, Zoller et Rose soulignent l'absurdité de la grossophobie justifiant le racisme. Malgré les stéréotypes raciaux, Strings prouve que "les taux d'obésité entre les populations afro-américaines et blanches sont de 42,2 % pour les populations blanches et de 49,7 % pour les populations noires... Nous avons donc affaire à une disparité de 7 points de pourcentage entre les populations blanches et noires en termes de taux d'obésité". Ce faible pourcentage confirme que le problème majeur de la grossophobie réside dans ses origines, qui s'efforçaient d'être l'antithèse de la race noire. Si l'on considère que les Noirs étaient associés à des hanches, des fesses et des seins plus larges, le désir d'être maigre est directement lié au racisme anti-noir.

Sachant cela, il est important de comprendre le racisme intrinsèquement lié à la grossophobie. La grossophobie n'est pas seulement discriminatoire du point de vue de la taille, elle l'est aussi du point de vue de la race. Il est essentiel de connaître la complexité de la grossophobie pour en comprendre les origines et travailler à son démantèlement. Il est important que nous nous rassemblions pour désapprendre ces idéaux néfastes, qui affectent encore les gens des siècles plus tard, et pour progresser vers une société plus inclusive. Une société qui inclut tous les corps et toutes les personnes.