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Laïcité, Integration and Religious Wear by Kirese Narinesingh Translated by Juliette Jordan

Laïcité, Integration and Religious Wear by Kirese Narinesingh Translated by Juliette Jordan

 

The horrific death of Samuel Paty has triggered recent debates about the value of laïcité in France. Paty, a teacher, was murdered, in what was an act of religious extremism, after showing caricatures of the prophet Mohammed to his pupils in order to teach them about freedom of speech. These caricatures are considered by many Muslims to be an act of blasphemy. Freedom of expression are core tenets of France’s national identity; laïcite is the French word for secularism, the separation of church and state.  

 

Paty’s death has sparked debates about whether secularism is compatible with a society in which faith and free speech clash. Some have even said that the interpretation of secularism today actually worsens the problems, through government actions which pressure religious communities to conform to a definition of French national identity that may not apply to minority communities.  

 

French laws have so far dictated how Muslim women dress; in 2004, hijabs (along with other religious garments like turbans, kippas, crosses) were banned in public schools. But it’s evident that the law primarily targets Muslim women, to the extent that in 2015, a Muslim student was banned from entering her class, because of a skirt that was considered “too religious.” Why are such garments seen as a threat to French secularism? Why are manifestations of supposedly “foreign” cultures mobilized as threats to the values of French, and by extension, European society?  

 

Macron’s anti-separatism bill portends even more debates about this topic. His speeches about the bill reveal a need to “combat foreign interference.” At the same time, he attempts to pacify heated claims that this may alienate minorities, while mentioning that France’s colonial past may be one of the reasons why France struggles with “integration policy.” Such speeches, which pocket marginalization under the mask of nationalistic unity, are rather an attempt to reconcile left and right- thinking views, in a palatable manner, without comprehensively stating the impact of “integration policies” on Muslims. Is banning the hijab part of, or a precursor to such a policy of “integration”?  

 

In October, Marine le Pen, the head of France’s National Front (FN) Party called for a ban on the hijab. She’s previously also compared Muslims praying into the streets to Nazi occupation. What’s at the core of her condemnatory speech of Islamism is a desire to stir people’s fears, presumably for her own political ambitions – after all, elections will take place in just a year and a half. Political tactics such as these aren’t new. But they consistently efface the real meaning behind religious wear. Indeed, it appears that politicians, in trying to tackle radicalism, tend to privilege policing women’s bodies as a starting point. They diminish the matter of choice behind religious clothing, and in doing so, they diminish the freedom of Muslim women.  

 

There is no justification for Paty’s death, nor any other that preceded his, which were consequences of radicalism, such as the Charlie Hebdo terrorist attacks. There is also no justification for using these brutal murders as political currency, used to further incentivize others to condemn already stigmatized and alienated minorities. The rise of nationalistic policies accompanies the hatred of foreigners, or cultures that are perceived as foreign, with the eventual effect of dividing French society. With Trump now out of the White House, perhaps this will signify a global shift; perhaps there is the potential for better, more fulfilling discussions, that resort to a more comprehensive probing of culture, instead of fear-mongering tactics that breed intolerance.  

Laïcité, Intégration et Vêtements Religieux, par Kirese Narinesingh

Traduit par Juliette Jordan

La mort horrible de Samuel Paty a déclenché de récents débats sur la valeur de la laïcité en France. M. Paty, un enseignant, a été assassiné, dans ce qui était un acte d'extrémisme religieux, après avoir montré des caricatures du prophète Mahomet à ses élèves afin de leur enseigner la liberté d'expression. Ces caricatures sont considérées par de nombreux musulmans comme un acte de blasphème. La liberté d'expression est un principe fondamental de l'identité nationale française ; la laïcité est le mot français pour désigner la séparation de l'Église et de l'État.

La mort de M. Paty a suscité des débats sur la compatibilité de la laïcité avec une société dans laquelle la foi et la liberté d'expression s'affrontent. Certains ont même affirmé que l'interprétation de la laïcité aujourd'hui aggrave en fait les problèmes, en raison des actions gouvernementales qui font pression sur les communautés religieuses pour qu'elles se conforment à une définition de l'identité nationale française qui peut ne pas s'appliquer aux communautés minoritaires.

Jusqu'à présent, les lois françaises ont dicté la manière dont les femmes musulmanes s'habillent. En 2004, les hijabs (ainsi que d'autres vêtements religieux tels que les turbans, les kippas et les croix) ont été interdits dans les écoles publiques. Mais il est évident que la loi vise principalement les femmes musulmanes, à tel point qu'en 2015, une élève musulmane s'est vu interdire l'accès à sa classe en raison d'une jupe jugée “trop religieuse”. Pourquoi ces vêtements sont-ils considérés comme une menace pour la laïcité française ? Pourquoi les manifestations de cultures supposées "étrangères" sont-elles mobilisées comme des menaces pour les valeurs de la société française et, par extension, européenne ?

Le projet de loi anti-séparatiste de Macron laisse présager encore plus de débats sur ce sujet. Ses discours sur le projet de loi révèlent la nécessité de "lutter contre les interférences étrangères". Dans le même temps, il tente d'apaiser les vives inquiétudes quant au risque d'aliénation des minorités, tout en mentionnant que le passé colonial de la France pourrait être l'une des raisons pour lesquelles la France a du mal à mettre en place une "politique d'intégration". Ces discours, qui cachent la marginalisation sous le masque de l'unité nationaliste, sont plutôt une tentative de réconcilier les points de vue de la gauche et de la droite, d'une manière acceptable, sans exposer de manière exhaustive l'impact des "politiques d'intégration" sur les musulmans. L'interdiction du hijab fait-elle partie d'une telle politique d'"intégration" ou en est-elle le précurseur ?

En octobre, Marine le Pen, présidente du parti français du Rassemblement National (RN), a appelé à l'interdiction du hijab. Elle a également comparé les musulmans qui prient dans les rues à l'occupation nazie. Ce qui est au cœur de son discours de condamnation de l'islamisme, c'est le désir d'attiser les peurs des gens, probablement pour ses propres ambitions politiques, après tout, des élections auront lieu dans un an et demi. De telles tactiques politiques ne sont pas nouvelles. Mais elles effacent systématiquement la signification réelle des vêtements religieux. En effet, il semble que les politiciens, en essayant de s'attaquer au radicalisme, ont tendance à privilégier le contrôle du corps des femmes comme point de départ. Ils réduisent la question du choix qui se cache derrière les vêtements religieux et, ce faisant, ils réduisent la liberté des femmes musulmanes.

Rien ne justifie la mort de M. Paty, ni celles qui l'ont précédée, conséquences du radicalisme, telles que les attaques terroristes contre Charlie Hebdo. Rien ne justifie non plus l'utilisation de ces meurtres brutaux comme monnaie d'échange politique, utilisée pour inciter d'autres personnes à condamner des minorités déjà stigmatisées et aliénées. La montée des politiques nationalistes s'accompagne de la haine des étrangers ou des cultures perçues comme étrangères, avec pour effet final de diviser la société française. Avec le départ de Trump de la Maison Blanche, peut-être cela signifiera-t-il un changement global ; peut-être y a-t-il un potentiel pour de meilleures discussions, plus enrichissantes, qui recourent à un examen plus complet de la culture, au lieu de tactiques de peur qui engendrent l'intolérance.

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