THE CANCEL CULTURE DEBATE: DESTRUCTIVE THINKING OR NOT? by Holly McLoughlin Translated by Jordan Riviere
Art Jakub Horna: Censorship is dead
Behance; https://www.behance.net/gallery/79522997/Polish-Censorship-Festival
Instagram: https://www.instagram.com/kuba_horna_work_board/
Dribble: https://dribbble.com/kubaha
One of the most politically charged words added to the discourse of 2020 is one we didn’t see coming- or at least, one that’s been lurking in the background for several years. 'Cancel culture' has absorbed different meanings on the different political side-lines but has grown under a general umbrella status of side-lining those whose online presence has been deemed offensive of inappropriate. With the world on lock-down, screen time has become more condensed and with social media contributions big and small left with nowhere to hide, the expository quality of the C-word(s) means it possesses both a necessarily destructive as well as an abusive power.
When researching the topic, one of the first articles that popped up was one by The New York Times entitled Tales from The Teenage Cancel Culture, a collection of anecdotes and interviews with teens who give a run-down of their experiences with cancel culture. One teen summarize, with refreshing clarity, the intent behind the movement that we shall aim to foreground as she explained how “It’s not about “being sensitive… it’s just having a sense of being observant and aware of what’s going on around you.” Cancel culture isn’t about choosing the comments we dislike the most but being sensitive enough to identify those spaces where we can use social media to accelerate urgent value shifts that might otherwise have taken decades to shift. Causes like racial equality, white, straight, LGBTQIA+ and disabled rights are still urgent causes, so it seems equally as timely to recognise the importance of utilising cancel culture for good.
Getty/ The Atlantic
The article was a fascinating read but make no mistake: this is not a teenage fad. By pitting these two words, cancel and culture, alongside one another, we’ve given immense power to every voice and every online platform to call out those who need to be educated but with greater power (and responsibility) comes great danger. Within that same NYT article, there was a comment that was both the acme of this age and the tight knot at the heart of this culture as he said that “If you haven’t been cancelled, then you are cancelled.” While he was perhaps also hinting at a certain FOMO, his comment highlighted the overuse of the word and the feeling that we need to cancel somebody to feel like we’ve made a difference in the world. The public nature of the internet means everyone can be a canceller- governing the trend is near impossible since everyone is audience to the act- both a blessing and a curse. On the one hand, this publicity can lend force to the movement, as we’ve seen with the uprooting of Louis CK’s misogyny and the silencing of Shane Gillis to name a few. There are certainly reams of examples demonstrating the good that 'cancelling' can do for silencing pockets of negativity that have held the limelight for too long. On the flip side though, the openness that cancellation requires also generates an anxiety about speaking out that takes us back to square one. Cancellation can often become conflated with bullying as the teen tales above testify to, the abuse of social media that has become all too familiar in this age means social media still remains a dangerous place. Identifying people who should be cancelled can become a shady business since action with the false pretenses of political intent can be legitimized through the application of the phrase cancel culture and marking it harder to locate in either camp of destructive or constructive; the emergence of phrases like 'cancel mobs' add further fuel to the fire.
Augusto Zambonato: Behind The Wall
Instagram: https://augustozambonato.com/
So, the question that now presents itself is ‘how we navigate a world simultaneously heralded for freedom of speech and increasingly (railroaded) by individuals who believe they should have the last say?’ First, ask yourself if cancelling an individual will make a real difference? But with every example, take a moment to consider if your decision is constructive in the long run or is simply compelled by the need to join a trend. Being secure in your choices means your action can be meaningful. And while we can never expect to learn to understand the experiences of every individual, by making a conscious effort to familiarize ourselves with other cultures, we can all build genuine empathy and understanding to carve out a world where cancel culture isn’t overused but still permittable in those extreme circumstances where people don’t listen. As with any debate, there’s no definitive answer about whether cancel culture is good or bad. What can be agreed on more astutely though is that this cancel culture- this grey area of public action- is what we make of it, a message that we should all uplift as we carry this trend forwards.
The New York Times article: Tales From the Teenage Cancel Culture
LE DEBAT SUR LA CANCEL CULTURE : PHILOSOPHIE DESTRUCTRICE OU NON ? par Holly McLoughlin -Traduit par Jordan Riviere
Œuvre de Jakub Horna : ‘Censorship is dead’
Behance : https://www.behance.net/gallery/79522997/Polish-Censorship-Festival
Instagram : https://www.instagram.com/kuba_horna_work_board/
Dribble : https://dribbble.com/kubaha
L'un des mots les plus chargés politiquement qui ont été ajoutés au discours de 2020 est un mot que nous n'avons pas vu venir - ou du moins, un mot qui se cache en arrière-plan depuis plusieurs années. L'expression "Cancel culture" a absorbé différentes significations dans les différents domaines politiques, mais elle s'est développée sous un statut général de mise à l'écart de ceux dont la présence en ligne a été jugée offensante ou inappropriée. Le monde étant confiné, le temps d'écran est devenu plus condensé et les contributions des médias sociaux, petites et grandes, n'ayant plus d'endroit où se cacher, la qualité d'exposition de l’expression en (double) C signifie qu'elle possède un pouvoir à la fois nécessairement destructeur et abusif.
Lors de la recherche sur le sujet, l'un des premiers articles qui a été publié est celui du New York Times intitulé Tales from The Teenage Cancel Culture, un recueil d'anecdotes et d'entretiens avec des adolescents qui donnent un aperçu de leurs expériences avec la cancel culture. Une adolescente résume, avec une clarté rafraîchissante, l'intention qui se cache derrière le mouvement que nous chercherons à promouvoir en expliquant qu'"il ne s'agit pas d'être "sensible... il s'agit simplement de faire preuve d'observation et d'être conscient de ce qui se passe autour de vous"". La cancel culture ne consiste pas à choisir les commentaires que nous détestons le plus, mais à être suffisamment sensible pour identifier les espaces où nous pouvons utiliser les médias sociaux pour accélérer des changements de valeurs urgents qui, autrement, auraient pu prendre des décennies à se produire. Des causes telles que l'égalité raciale, les droits des blancs, des hétérosexuels, des LGBTQIA+ et des handicapés sont toujours des causes prioritaires, il semble donc tout aussi opportun de reconnaître l'importance d'utiliser la cancel culture à bon escient.
Getty / The Atlantic
L'article a été une lecture fascinante, mais ne vous y trompez pas : ce n'est pas une lubie d'adolescent. En associant ces deux mots, culture et annulation, nous avons donné un pouvoir immense à chaque voix et à chaque plateforme en ligne pour appeler ceux qui ont besoin d'être éduqués, mais un pouvoir (et une responsabilité) accru comporte un grand danger. Dans ce même article du NYT, il y avait un commentaire qui était à la fois l'apogée de cette époque et la clé de voûte de cette culture : "Si vous n'avez pas été annulé, alors vous êtes annulé". Bien qu'il ait peut-être aussi fait allusion à un certain syndrome de FoMO, son commentaire a mis en évidence la surutilisation de ce mot et le sentiment que nous devons annuler quelqu'un pour avoir le sentiment d'avoir fait une différence dans le monde. La nature publique de l'internet signifie que tout le monde peut être un annulateur - gouverner la tendance est presque impossible puisque tout le monde est spectateur de l'acte - à la fois une bénédiction et une malédiction. D'une part, cette publicité peut donner de la force au mouvement, comme nous l'avons vu avec le déracinement de la misogynie de Louis CK et la mise sous silence de Shane Gillis, pour n'en citer que quelques-uns. Il y a certainement de nombreux exemples qui montrent le bien que l'"annulation" peut faire pour réduire au silence des sources de négativité qui ont trop longtemps occupé le devant de la scène. Mais d'un autre côté, l'ouverture d'esprit qu'exige l'annulation génère également une anxiété de parler qui nous ramène à la case départ. L'annulation peut souvent être confondue avec l'intimidation, comme en témoignent les récits d'adolescents ci-dessus. L'abus des médias sociaux qui est devenu trop courant à notre époque signifie que les médias sociaux restent encore un endroit dangereux. L'identification des personnes qui devraient être annulées peut devenir une activité louche puisque l'action sous le faux prétexte d'une intention politique peut être légitimée par l'application de l'expression "cancel culture" et en la situant plus difficilement dans un camp de destruction ou dans un camp de construction ; l'émergence d'expressions telles que "cancel mobs" ajoute encore de l'huile sur le feu.
Augusto Zambonato : ‘Behind The Wall’
Instagram : https://augustozambonato.com/
La question qui se pose maintenant est donc de savoir 'comment évoluer dans un monde qui est à la fois proclamé pour la liberté d'expression et de plus en plus (violenté) par des individus qui pensent qu'ils devraient avoir le dernier mot'. Tout d'abord, demandez-vous si l'annulation d'un individu fera une réelle différence ? Mais à chaque exemple, prenez un moment pour vous demander si votre décision est constructive à long terme ou si elle est simplement imposée par la nécessité de rejoindre une tendance. Si vous êtes sûr de vos choix, votre action peut avoir un sens. Et même si nous ne pouvons jamais espérer apprendre à comprendre les expériences de chaque individu, en faisant un effort conscient pour nous familiariser avec d'autres cultures, nous pouvons tous développer une empathie et une compréhension authentiques pour créer un monde où la cancel culture n'est pas surutilisée mais reste acceptable dans ces circonstances extrêmes où les gens n'écoutent pas. Comme dans tout débat, il n'y a pas de réponse définitive à la question de savoir si la cancel culture est bonne ou mauvaise. Ce sur quoi on peut s'entendre de manière plus judicieuse, c'est que cette culture - cette zone grise de l'action publique - est le résultat de ce que nous en faisons, un message que nous devrions tous faire passer en suivant cette tendance.
L’article du New York Times : Tales From the Teenage Cancel Culture