SMRITI LIMBU Translated by Juliette Jordan
Females suckle society until death, hence Smriti Limbu’s dress that displays a bare breast. As I interpret, Limbu centers her knitwear collection for Central Saint Martins' 2022 BA Fashion Show on mothers to explore the larger consequences of womanhood, like the consumption and objectification of the female body.
She fashioned three pieces for her final collection, all of which draw on the depiction of women–primarily the Virgin Mary–in religious texts and imagery. Mary, the mother of Jesus, receives veneration from religious followers for birthing Jesus yet she also experiences sexualization as a result of her virginity. In some, if not all, Christian religions, there seems to be an obsession with her purity. Limbu’s collection, I contend, uncovers a duality inherent to the female experience, specifically the experience of motherhood. Mothers give of their bodies to their babies as well as to the gaze of society simultaneously. Consumption and objectification are the prices of womanhood. I argue that Limbu recognizes this duality and uses her collection to comment on the sacrifices mothers make to be a mother.
Smriti Limbu’s ‘The Goat’ coat speaks to the duality of motherhood. In the early stages of designing this coat, Limbu took inspiration from an image of a naked woman sprawled on the Last Supper table with fruits resting on her body. As she lies on display, like a sacrificial lamb, baby boys feast off her body. I interpret this image as a metaphor to describe motherhood and womanhood. Women spend their entire lives being consumed and put on show, whether for babies’ needs or society’s gaze. In an Instagram post dedicated to her coat, Limbu’s caption states, “a goat coat✨, inspired by offerings and sacrifices I have witnessed 🪷.” Like a sacrificial lamb, women’s bodies are sacrificed for the entertaining and populating of society.
Limbu comments on the consumption and sexualization of a woman’s body once again in her ‘The Mother, The Goddess, The Creator’ dress. Limbu allotted space for a breast to rest outside her dress. Women need to make their breasts available for the practical purpose of breastfeeding. Society also demands to see breasts for sexual entertainment. I think Limbu uses her dress to draw attention to this duality.
In her design titled ‘The Scene,’ Smriti Limbu creates a skirt composed of a patchwork of knits. In my opinion, the patchwork symbolizes the universal female experience of consumption and objectification. Women may go through these experiences alone yet these experiences are not unique to one woman. Limbu knits together the sacrifices of women, particularly mothers, in her 2022 BA collection.
Designer's School Showcase: Smriti Limbu
Designer's Socials: Smriti Limbu
Photos COURTESY OF CENTRAL SAINT MARTINS
SMRITI LIMBU
Par Helena Connell
Traduit par Juliette Jordan
Les femmes allaitent la société jusqu'à leur mort, d'où la robe de Smriti Limbu qui montre un sein nu. Comme je l'interprète, Limbu centre sa collection de tricots pour le défilé de mode 2022 de la Central Saint Martins sur les mères afin d'explorer les conséquences plus larges de la féminité, comme la consommation et l'objectivation du corps féminin.
Elle a créé trois pièces pour sa collection finale, qui s'inspirent toutes de la représentation des femmes (principalement de la Vierge Marie) dans les textes et l'imagerie religieuse. Marie, la mère de Jésus, est vénérée par les adeptes de la religion parce qu'elle a donné naissance à Jésus, mais elle est aussi sexualisée en raison de sa virginité. Dans certaines religions chrétiennes, si ce n'est dans toutes, il semble y avoir une obsession pour sa pureté. La collection de Limbu, selon moi, met à jour une dualité inhérente à l'expérience féminine, et plus particulièrement à l'expérience de la maternité. Les mères offrent leur corps à leur bébé et au regard de la société en même temps. La consommation et l'objectivation sont les prix de la féminité. Je pense que Limbu reconnaît cette dualité et utilise sa collection pour commenter les sacrifices que les mères font pour être mère.
Le manteau " La Chèvre " de Smriti Limbu évoque la dualité de la maternité. Lors des premières étapes de la conception de ce manteau, Smriti Limbu s'est inspirée de l'image d'une femme nue étendue sur la table de la Cène, des fruits reposant sur son corps. Tandis qu'elle est exposée, comme un agneau sacrifié, les nourrissons se gavent de son corps. J'interprète cette image comme une métaphore décrivant la maternité et la féminité. Les femmes passent leur vie entière à être consommées et mises en scène, que ce soit pour les besoins des bébés ou pour le regard de la société. Dans un post Instagram dédié à son manteau, la légende de Limbu indique : " un manteau de chèvre✨, inspiré par les offrandes et les sacrifices dont j'ai été témoin 🪷. " Tel un agneau de sacrifice, le corps des femmes est sacrifié pour divertir et peupler la société.
Limbu commente à nouveau la consommation et la sexualisation du corps de la femme dans sa robe "The Mother, The Goddess, The Creator" (la mère, la déesse, la créatrice). Limbu a prévu un espace pour qu'un sein puisse reposer à l'extérieur de sa robe. Les femmes doivent rendre leurs seins disponibles pour l'allaitement. La société exige également de voir des seins à des fins de divertissement sexuel. Je pense que Limbu utilise sa robe pour attirer l'attention sur cette dualité.
Dans sa création intitulée " La Scène ", Smriti Limbu crée une jupe composée d'un patchwork de tricots. À mon avis, le patchwork symbolise l'expérience féminine universelle de la consommation et de l'objectivation. Les femmes peuvent vivre ces expériences individuellement, mais ces expériences ne sont pas propres à une seule femme. Limbu tricote ensemble les sacrifices des femmes, en particulier des mères, dans sa collection 2022.
Collection d’étude de la créatrice : Smriti Limbu
Instagram de la créatrice : Smriti Limbu
Photos avec l'aimable autorisation de CENTRAL SAINT MARTINS