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What Does it Mean to be a Female Latin American Artist?  Written and translated by Laurisa Sastoque

What Does it Mean to be a Female Latin American Artist? Written and translated by Laurisa Sastoque

Karen Lamassonne, Artist. “Ruido (Noise),” 1984. (Cover)

According to the Economic Commission for Latin America (CEPAL), 3800 femicides were committed in Latin America during 2019. A UN survey found that 14 out of the 25 countries with the highest rates of gender violence are located in Latin America. Now, with the COVID-19 pandemic, household gender violence against women has increased alarmingly. In these aspects, it becomes clear how Latin American society has failed to provide a safe environment for women.

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Yolanda Andrade, Artist. “Las protestantes (The demonstrators),” 1984

In fact, pain has haunted the Latin American woman’s journey for a long time. The series of military dictatorships and insurgent movements that struck countries like Argentina, Nicaragua and Guatemala in the 20th century instigated an environment of intersecting violence. For women, this sometimes meant dealing with the loss of “disappeared” family members who were imprisoned, and often killed, by structures of control. Other times, it meant directly enduring torture and sexual violence

This legacy of suffering is still palpable today. For instance, the Grandmothers of the Plaza the Mayo is an Argentinian organization that aims to find children who were taken away from families during the military dictatorship. An essential part of the initiative is the collaboration of visual artists and designers who help advance the mission through their works, which encompass themes such as identity, memory and struggle. 

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The Grandmothers of the Plaza de Mayo. Image from Abuelas de Plaza de Mayo.


When it comes to visual expression, Latin American women face a challenge of visibility. As art historian Cecilia Fajardo-Hill wrote, “among the stereotypes that have defined women artists in Latin America is that of their very ‘invisibility,’ a tacit conviction that they are not good artists and therefore do not exist.” Fajardo-Hill argues that Latin American female artists have been reduced to a few representatives, such as Anita Malfatti and Frida Khalo, and encased in silencing stereotypes.

As a response to these challenges, Fajardo-Hill co-curated an exhibition at the Brooklyn Museum in 2018 titled “Radical Women: Latin American Art, 1960–1985.” It featured resistance art of 120 women from 15 countries at a time of great instability and violence. These numerous activist works allow for an understanding of where political violence and patriarchal oppression intersects for Latin American and Latina women. 

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Victoria Santa Cruz, Artist. “Me gritaron negra (They shouted black at me),” 1978

One of the sections of the exhibition titled “Mapping the Body” features works that redefine the role of the female body in violence. Female bodies that experienced torture practices and abuse are no longer seen as prisons, but rather as powerful avenues for memory. Through the body, women map their struggle, and with their scars they stand against injustice. 

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Sonia Gutiérrez, Artist. “Y con unos lazos me izaron (And they lifted me up with rope),” 1977

That same year, artist and cultural activist Lorena Wolffer coordinated the project “Estado de Emergencia (State of Emergency)” in Mexico City, which aimed to create protest art in the sites of femicides and transfemicides. The initiative, commissioned by the National Center of the Arts and the Center of Digital Culture, emerged as a response to the rapidly increasing rates of gender violence in the city.

In an interview for El Universal, Wolffer, along with collaborators María Laura Rosa and Jennifer Tyburczy, identified the normalization of violence against women, as well as the lack of accountability of perpetrators, as central isssues. In a spirit similar to Fajardo-Hill’s, “Estado de Emergencia” contributed to reverting the damage caused by decades of silence which has prevented women from voicing their pain.

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Estado de Emergencia, Mexico City, 10-14 Nov 20 2018. Image from Luchadoras MX.

What this activist resistance art allows us to see are the different avenues for oppression that have targeted Latin American women for the past century. In spite of a demeaning artistic community, patriarchal structures and political turmoil, female artists have created art as a form of protest, liberation and reclaiming of their bodies. By continuing to diffuse and encourage works by and for Latin American women, we can pull away the veil of invisibility that Fajardo-Hill described and begin to pave the path towards justice. 

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Que signifie être une femme artiste latino-américaine ?

ÉCRIVAINE ET TRADUCTRICE : Laurisa Sastoque

Karen Lamassonne, artiste. “Ruido (Bruit)”, 1984. (Couverture)

Selon la Commission économique pour l'Amérique latine (CEPAL), 3800 féminicides ont été commis en Amérique latine au cours de l'année 2019. Une enquête des Nations unies a révélé que 14 des 25 pays présentant les taux les plus élevés de violence de genre se trouvent en Amérique latine. Aujourd'hui, avec la pandémie COVID-19, la violence domestique contre les femmes a augmenté de façon alarmante. Avec ces aspects, il est clair que la société latino-américaine n'a pas réussi à offrir un environnement sûr aux femmes.

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Yolanda Andrade, artiste. “Las protestantes (Les manifestants)”, 1984

En fait, la douleur a longtemps hanté le voyage de la femme latino-américaine. La série de dictatures militaires et de mouvements d'insurrection qui ont affecté des pays comme l'Argentine, le Nicaragua et le Guatemala au XXe siècle a créé un environnement de violence croisée. Pour les femmes, cela signifiait parfois la perte de membres de la famille "disparus" qui étaient emprisonnés, et souvent tués, par des structures de contrôle. D'autres fois, cela signifiait subir directement la torture et la violence sexuelle

Cet héritage de souffrance est encore palpable aujourd'hui. Par exemple, les Grands-Mères de la Place de Mai est une organisation argentine qui vise à retrouver les enfants qui ont été enlevés à leurs familles pendant la dictature militaire. Une partie essentielle de l'initiative est la collaboration d'artistes visuels et de designers qui aident à faire avancer la mission grâce à leurs œuvres, englobant des thèmes tels que l'identité, la mémoire et la lutte.

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Les grands-mères de la Place de Mai. Image de Abuelas de Plaza de Mayo.


Par rapport à l'expression visuelle, les femmes latino-américaines sont confrontées à un défi de visibilité. Comme l'a écrit l'historienne de l'art Cecilia Fajardo-Hill, “parmi les stéréotypes qui ont défini les femmes artistes en Amérique latine figure celui de leur ‘invisibilité’ même, une conviction tacite qu'elles ne sont pas de bonnes artistes et n'existent donc pas”. Fajardo-Hill soutient que les femmes artistes latino-américaines ont été réduites à quelques représentantes, comme Anita Malfatti et Frida Khalo, et enfermées dans le silence des stéréotypes.

En réponse à ces défis, Fajardo-Hill a co-commandité une exposition au Musée de Brooklyn en 2018 intitulée “Radical Women : Latin American Art, 1960-1985.” L’exhibition a présenté l'art de la résistance de 120 femmes de 15 pays à une époque de grande instabilité et de violence. Ces nombreuses œuvres activistes permettent de comprendre où se intersectent la violence politique et l'oppression patriarcale pour les femmes latino-américaines. 

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Victoria Santa Cruz, artiste. “Me gritaron negra (Ils m'ont crié du noir)”, 1978

Une des sections de l'exposition intitulée “Mapping the Body” présente des œuvres qui redéfinissent le rôle du corps féminin dans la violence. Les corps féminins qui ont subi des pratiques de torture et des abus ne sont plus considérés comme des prisons, mais plutôt comme de puissants moyens de mémoire. À travers le corps, les femmes tracent la carte de leur lutte et, avec leurs cicatrices, elles se dressent contre l'injustice. 

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Sonia Gutiérrez, artiste. “Y con unos lazos me izaron (Et ils m'ont soulevée avec une corde)”, 1977

La même année, l'artiste et activiste culturelle Lorena Wolffer a coordonné le projet “Estado de Emergencia (État d'urgence)” à Mexico D.F., qui visait à créer un art de protestation sur les sites des féminicides et des transféminicides. Cette initiative, commandée par le Centre National des Arts et le Centre de Culture Digitale, est apparue comme une réponse à l'augmentation rapide des taux de violence de genre dans la ville.

Dans une interview pour El Universal, Wolffer, avec ses collaboratrices María Laura Rosa et Jennifer Tyburczy, a identifié la normalisation de la violence contre les femmes, ainsi que le manque de responsabilité des auteurs, comme des questions centrales. Dans un esprit similaire à celui de Fajardo-Hill, "Estado de Emergencia" a contribué à réparer les dommages causés par des décennies de silence qui ont empêché les femmes d'exprimer leur douleur.

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Estado de Emergencia, Mexico City, 10-14 novembre 2018. Image de Luchadoras MX.

Cet art de la résistance militante nous permet de voir les différentes voies d'oppression qui ont visé les femmes d'Amérique latine au cours du siècle dernier. En dépit d'une communauté artistique avilissante, de structures patriarcales et de troubles politiques, les femmes artistes ont créé de l'art comme une forme de protestation, de libération et de récupération de leur corps. En continuant à diffuser et à encourager les œuvres pour et des femmes latino-américaines, nous pouvons lever le voile d'invisibilité que Fajardo-Hill a décrit et commencer à ouvrir la voie de la justice. 

You're More Than Enough by Melissa Varvaro Translated by Jordan Riviere

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Latinx Creative Interview by Chanelle Taylor  Translated by Jordan Riviere

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